Campaigning for the Protection and Promotion of Human Rights, Democracy, the Rule of Law and International Justice
Sub-Regional Conference on Female Genital Mutilation, "Towards a political and religious consensus against FGM" - Media Coverage
Le Monde
05 février 2005
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APPEL A L'ABANDON DES MUTILATIONS GENITALES FEMININES DANS LE MONDE
Les mutilations génitales féminines constituent "une violation des droits humains" et doivent être abandonnées, indique une déclaration adoptée jeudi soir à Djibouti au terme d'une conférence régionale de deux jours consacrée au sujet. La déclaration, dite "Déclaration de Djibouti", stipule que ces mutilations constituent "une violation des droits humains et plus particulièrement des femmes et des filles et une atteinte à leur dignité"."Aucune base religieuse coranique - comme d'ailleurs des autres religions révélées du Livre (le christianisme et le judaïsme) - ne justifie la perpétuation" de ces mutilations, selon la déclaration.Leur texte rejette la médicalisation de la pratique et recommande à tous les pays à renforcer les instruments juridiques pour prémunir le recours à ces mutilations."La mise en oeuvre de la loi devrait être partie intégrante d'une approche multidisciplinaire pour l'abandon de leur pratique", souligne la déclaration.La conférence sousrégionale de Djibouti, qui s'est tenue mercredi et jeudi, a réuni quelque 300 personnes, dont une soixantaine du Yémen, du Soudan, de Somalie, d'Erythrée, d'Ethiopie et d'Egypte. Des religieux, des représentants d'ONG et de gouvernements ainsi que des parlementaires de la région y ont participé.Par ailleurs, Djibouti a ratifié jeudi le "Protocole de Maputo" sur l'interdiction des mutilations génitales. Ce petit Etat de la Corne de l'Afrique devient ainsi le sixième pays à ratifier ce texte, qui avait été adopté par les chefs d'Etat de l'Union africaine en juillet 2003, selon l'organisation non-gouvernementale "No Peace Without Justice", impliquée dans la lutte contre ces mutilations génitales.Selon une étude du ministère djiboutien de la Santé datant de 2002, 98% des femmes à Djibouti sont excisées et ce malgré l'introduction en 1995 d'un article du Code pénal punissant sévèrement cette pratique. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime entre 120 et 130 millions le nombre de femmes ayant subi des mutilations sexuelles actuellement dans le monde, particulièrement en Afrique.