Second Thematic Session

Premier Report - Droits de la Femme -

SESSION THEMATIQUE 2
2 février 2005
 
 
RAPPORT 1
«DROIT DE LA FEMME ET IMPACT SUR LE DEVELOPPEMEMNT SOCIOCULTUREL, SANITAIRE ET ECONOMIQUE»
 
Rapporteurs :
Mme Fozia Djama, Conseillère du Premier Ministre, Djibouti
Mme Miriam Martinelli, Responsable de la Formation du Projet Santé, Coopération Italienne
 
Cette session présidée par le Ministre de la Santé, son Excellence Dr. Mohammed Ali Kamil a débuté à 11h30. Au cours de cette session sont intervenus:
- Mme Mariam Abdillahi, vice-directeur de Edna Ismail Hospital à Hargeisa, Somaliland
- Mme Safia Elmi, conseiller technique du Ministre de la Santé de Djibouti et responsable du service Maternité Sans Risque
- Mme Joanne Vogel, Santé et Développement de la Femme (OMS):
- Dr. Carlo Astini, Médecin-chef de l’Hôpital Balbala à Djibouti :
- M. Al Lotf Al Thoor, IPPF/AWRO, Arab World Regional Office
- Mme Samira Ahmed, Assistant Child Officer, UNICEF Soudan
- Brikti Hbtai Tsefalassie, Responsable du Projet NUEW, Erythrée
 
SYNTHESE DES INTERVENTIONS
 
- Mme Mariam Abdillahi a au cours de son intervention décrit la situation des MGF dans son pays. Le taux de prévalence des MGF atteint tout types confondus les 99%. Elle signale par ailleurs, l’importance des campagnes d’information et de sensibilisation dans la lutte pour l’élimination de ces pratiques néfastes et l’insuffisance des moyens dont son pays dispose;
 
- Mme Safia Elmi dans son exposé sur la recherche sur les corrélations entre les MGF et les complications obstétricales a retracé l’expérience de la République de Djibouti dans le domaine. Son intervention a essentiellement porté sur les réalisations du Ministère de la santé dans la lutte contre les MGF et les résultats d’une enquête réalisée en 2002. A Djibouti le taux de prévalence est élevé (98% dont 67% sont de type Pharaonique –tipe III). Mme Safia reconnaît en outre qu’il y a une nette amélioration de la situation par rapport aux années précédentes grâce aux nombreuses activités de sensibilisation et à la diversité des supports produits.
 
- Mme Joanne Vogel a quant à elle mis l’accent sur les droits des enfants qui, dans le contexte des MGF sont totalement bafoués. L’enfant n’a l’âge ni de comprendre les fondements de cette pratique, ni de décider pour lui même. Dans ce cadre, elle recommande d’une part une approche intégrée impliquant dès le départ la communauté de base et d’autre part, des actions d’éducation dès le jeune âge;
 
- Dr. Carlo Astini a partagé son expérience au sein de l’Hôpital Balbala où il a souvent à faire face à des complications gynécologiques provoquées par les MGF et notamment la reconstruction des tissues endommagés par des fistules vessico-vaginales;
 
- Mme Brikti Hbtai Tsefalassie a précisé que le taux de prévalence dans son pays est de 89% tout types confondus. C’est une affaire de femmes mais les hommes sont également impliqués. Les femmes non excisées sont considérées impures. Elle a insisté sur les complications que peuvent entraîner les MGF pendant l’intervention elle-même ou pendant l’accouchement. Le gouvernement de l’Erythrée s’est engagé à combattre toutes les pratiques néfastes en particulier les MGF. NUEW ( UNION Nationale des Femmes Erythréennes) a une approche globale en impliquant toute la communauté. NUEW est active depuis sa création en 1979.
 
- M Ali Lotf Al Thoor a souligné dans son intervention que ces pratiques ne sont mentionnées nulle part dans le Coran et par conséquence, n’existent dans aucun pays arabe. Il lance un appel en faveur de l’action tant au niveau national, régional qu’international.
 
- Mme Samira est d’avis que le problème des MGF concerne les droits de l’enfant qui doit être protége contre toutes formes de violence et d’abus. Pour être résolu, il nécessite une mobilisation sociale globale. Elle reconnaît qu’au Soudan, l’essentiel des actions engagées sont l’oeuvre des associations et elle pense qu’il est temps que le niveau politique intervienne à travers des prises de position claires et officielles.
 
DEBAT
 
Suite aux interventions programmées, un débat enrichissant s’est engagé sur le paradoxe d’une loi votée il y a dix ans en République de Djibouti (article 333 du code pénal) et l’impunité avec laquelle ces pratiques continuent à être opérés. Les participants sont arrivés à la conclusion que sans une évolution des mentalités, aucune loi ne sera efficace. Par ailleurs, autour de cette question aucun consensus n’avait été atteint et l’avantage de cette conférence est qu’elle permettra de dégager un consensus avec les politico-religieux.