Elimination des mutilations génitales féminines : La Déclaration de Dakar en gestation

Elimination des mutilations génitales féminines : La Déclaration de Dakar en gestation
Le Quotidien (Sénégal), 13 May 2015


La Société civile sénégalaise, qui lutte depuis des années contre les Mutilations génitales féminines (Mgf), attend le premier draft qui sera intitulé la Déclaration de Dakar. Dans ce document, les activistes pour les droits des femmes et des filles, en conclave hier à Dakar avec l’Ong No peace without justice, les femmes juristes du Sénégal, l’Assemblée nationale et le ministère de la Femme vont se pencher sur les insuffisances et les failles de la stratégie nationale de lutte contre les Mgf, mais aussi sur les goulots d’étranglement qui empêchent l’application de la loi 99/05 interdisant la pratique des mutilations génitales féminines au Sénégal. Ceci, en vue de mettre en œuvre la résolution 69/150 de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Laquelle résolution exhorte les pays à condamner les pratiques nocives des Mgf. Au Sénégal, s’est félicité Alvilda Jablonko, de No peace without justice, il y a tout pour aller vers une élimination des Mgf, comme le stipule les Nations-Unies. «Un cadre institutionnel, législatif, une stratégie nationale et une Société civile forte pour lutter contre de telles pratiques», note-t-elle. Notre pays dispose d’un «excellent» cadre législatif et pénal qui réprime la pratique des Mgf. «Ce qui a valu peut-être des résultats assez importants, si l’on en croit l’Eds 2014 qui estime le nombre de femmes excisées à 25% contre 28% ces dernières années», croit savoir le représentant de l’Unicef dans cet atelier. Le rythme est lent, laisse entendre Diatou Cissé Badiane, journaliste, activiste des droits des femmes et des filles mais rappelle-t-elle, «le changement de comportement ne s’effectue pas du jour au lendemain».

Read More