Consultation Ministérielle Sous Régionale sur la mise en œuvre de la Résolution onusienne 69/150 interdisant les Mutilations Génitales Féminines

Consultation Ministérielle Sous Régionale sur la mise en œuvre de la Résolution onusienne 69/150 interdisant les Mutilations Génitales Féminines
Thiey Dakar, 23 Apr 2016


Un événement organisé par le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance du Sénégal, No Peace Without Justice, le Comité Inter-Africain sur les Pratiques Traditionnelles, La Palabre.
Pourquoi en 2016, le monde compte plus de 200 millions de filles et de femmes ayant subi les mutilations génitales féminines? Comment expliquer que cette forme de violence à l’égard des filles et des femmes, persiste toujours? Comment accepter que ces violations des droits humains continuent d’être perpétrées contre les femmes, sous-couvertes du respect de la tradition ou de la religion? Aujourd’hui, un cadre législatif clair et efficient interdisant les MGF est désormais considéré comme un pilier incontournable dans la lutte contre cette violation des droits humains.
Suite aux efforts des gouvernements et de la société civile, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté par consensus, en 2012, la Résolution 67/146 (renouvelée en 2014 et remplacée par la 69/150) interdisant les MGF de façon universelle.
Depuis 2010, la Campagne « BanFGM : Pour l’Elimination des Mutilations Génitales Féminines » vise à contribuer à l’interdiction mondiale des MGF. La Campagne a vu son lancement effectif à Dakar en avril 2010 pendant la Conférence Interparlementaire, organisée en collaboration entre le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, le Réseau des Parlementaires pour la Population et le Développement du Sénégal et NPWJ. Le Sénégal a donc, très tôt, eu un rôle central dans la poursuite de la Résolution onusienne, au niveau continental comme international.
La Campagne BanFGM, financée par le Ministère italien des Affaires étrangères et du développement international, est menée par un groupe d’organisations de la société civile, composé de No Peace Without Justice (NPWJ), du Comité Inter-Africain sur les Pratiques Traditionnelles ayant effet sur la Santé des Femmes et des Enfants (CI-AF) et des organisations nationales partenaires.
Le moment clé de cette campagne est l’organisation de cette Consultation Ministérielle Sous Régionale, les 26 et 27 avril 2016, à Dakar. Elle réunira les pays de la CEDEAO en plus de la Mauritanie, notamment les ministres de la Femme, de la Santé et de la Justice de la sous-région car étant les plus concernés par la question de l’application de la loi interdisant les MGF. Cette rencontre vise surtout à renforcer l’engagement des acteurs impliqués et en particulier le cadre politique, législatif et juridique interdisant la pratique, conformément aux dispositions de la Résolution 69/150, d’où l’urgence d’harmoniser la législation nationale conformément avec les conventions et traités internationaux ratifiés par la plupart des États des pays de l’Afrique Subsaharienne, dont le Sénégal.
Le choix de notre pays pour abriter cette rencontre s’explique par son leadership très fort dans le mouvement de promotion de l’abandon des pratiques néfastes. En effet, depuis les années 70, le gouvernement avait réaffirmé une réelle volonté politique par un engagement au plus haut niveau de l’Etat. L’année 1997 a marqué un tournant décisif avec la prise de position publique du président de la République, condamnant la pratique des MGF, à l’occasion du congrès mondial des droits de l’homme tenu à Dakar. En plus, le 13 janvier 1999, l’Assemblée Nationale avait voté, sous l’impulsion du collectif des femmes parlementaires et des organisations de femmes, la loi 99-05 interdisant la pratique des MGF. A cela s’ajoute l’élaboration de deux plans d’actions quinquennaux 2000-2005 et 2010-2015, dont les exécutions ont permis d’enregistrer des progrès considérables. Toutes ces raisons renforcent notre optimisme à penser que le Sénégal pourrait être le premier pays à atteindre l’objectif d’abandon total des MGF. Nous espérons que tous les pays du monde entier adopteront des stratégies leur permettant de pérenniser les acquis et de relever les défis pour le bonheur des femmes et des jeunes filles.

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